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Laurent Aubin, peintures
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29 août 2010

parcours


On peut se gargariser de "culture", entretenir de grandes conversations sur l'art comme au café du commerce et se présenter comme un puits de sciences capable de juger des œuvres conservées ou non dans de précieuses collections ou de prestigieux musées.

On peut aussi entretenir une controverse en se défendant d'être conventionnel tout en s'appuyant sur ce qui est communément admis de penser.

On peut aussi se taire.

On peut en outre être touché par une toile ou une musique, et on peut dire "je n'y connais rien".

On peut de même dire tout comme moi un paquet de conneries et on peut dire l'art c'est n'importe quoi.

Effectivement, l'art c'est n'importe quoi. Car c'est le fil conducteur entre l'illusion du quotidien et la vie des cœurs, l'âme et l'ego, le mensonge et la vérité.

Et c'est à ce titre qu'il appartient à tout le monde. Parce que tout le monde a une âme, un cœur, un ego et un quotidien. Mais la vie fait que nous ne sommes pas égaux au plan de la conscience et de l'honnêteté. Et c'est en ça que l'art est le propre de l'être humain.

On peut admirer la maîtrise.

On peut admirer la beauté.

On peut admirer la créativité.

On peut admirer l'originalité.


Aucun de ces critères ne sont absolus mais tous sont indissociables. Et, à mon sens, si un travail ne réunit pas une once de chacun de ces éléments, ce n'est pas de l'art, car il ne communique rien. En tout cas pas à l'âme. Et ne contribue d'autant plus à l'harmonie du monde.


Notre monde a vécu. Comme toute entité à son apogée, nous pouvons constater que tout a été fait et nous en repaître. Oui, mais qui? et de quel point de vue? comme bien d'autre sans doute je suis à même de considérer que j'en assez vu. J'ai connu l'amour, la solitude, l'argent, la carence, la transformation, la mort, l'accomplissement, les cadeaux de la vie, le combat et même la paix, les pièges, la souffrance et le plaisir, que sais-je? je m'en réjouis et vous salue bien bas... Notre monde a connu tout ça et bien plus. La guerre, la destruction, le génocide, les cataclysmes, l'euphorie, les chefs d'œuvres, l'obscurantisme et d'immenses richesses culturelles... (a-t-il connu l'amour?)


Mais qui peut prétendre qu'il a fait son temps? et toi qui a vingt ans, n'as-tu pas un peu vécu tout ça? Je constate que nous ne savons pas 5% de l'histoire de l'humanité (c'est d'ailleurs à peu près le taux d'utilisation de notre capacité cérébrale qui est bien inférieure à celle d'un cétacé).


Ce qui me frappe, c'est que les seules pages de notre histoire révélées sont celles dans lesquels la religion pallie à l'obscurantisme politique et vice-versa. Qui plus est, nous réécrivons immanquablement notre histoire au fil du temps et de son accélération. tant et si bien que nous finirons de la vider de toute substance. Comme nous le faisons naturellement nous-même. n'est-ce pas le signe d'un manque flagrant d'honnêteté? n'est-il pas curieux d'observer quà chacune des faillites politiques de l'histoire, la religion était prétexte à l'appropriation du pouvoir? ainsi le culte de l'être suprême durant la terreur, ou l'éclosion contemporaine d'une myriade de sectes qui se sont quasiment emparé du pouvoir en occident. Ne serait-il pas intéressant de se demander pourquoi? Parce que l'homme a une âme ou un soi, parce que sa conscience a soif de vérité. Et comme celle-ci n'est pas absolue en ce bas monde, comme la considération de l'ego en tant que tel est bien pesante et que le mensonge est indispensable à l'appropriation du pouvoir, nous sommes trop fragiles pour ne pas nous rassembler autour d'une foi. Ce lien incontournable qui nous permet de nous accorder sur nos pires faiblesses lorsqu'on l'appelle une église.

Ne suffit-il pas de regarder la société telle qu'elle est pour comprendre que chacun de nous est détenteur d'une alternative à sa faillite?

Certes, il faut déjà comprendre qu'elle est en faillite. Ensuite, il faut se détacher de tous les faux espoirs qu'elle a pu faire germer en nous. Et surtout, il faut avoir le courage d'assumer que soi seul est capable de générer cette alternative.


En principe, c'est ici que je fais bondir les ex soixante-huitards repentis et d'ailleurs beaucoup quittent ce monde rien qu'à m'entendre. Après m'avoir reproché de faire des raccourcis, de prétendre à une théorie du complot, d'être aigre, négatif et pessimiste, et surtout, en leur for intérieur, de les déranger. Tant pis les grands frères, vous n'avez rien compris mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, vous savez...


Résumons-nous. Pour me comprendre mieux, il faudrait patiemment prendre connaissance de ce qui suit et l'admettre, même si vous le remettez en question: il sera toujours temps de vérifier mes dires après (en fait c'est quasiment du vécu).

Je voudrais reprendre très sommairement l'histoire exagérément résumée de la seconde moitié du XXème siècle dont

1945 fut le point culminant comme l'apocalypse. Le monde est détruit. Rien de ce qui existait précédemment ne semble avoir résisté... Rien, sauf, à l'ouest de la Bretagne, un petit village d'irrésistibles américains. Oui, ceux-la même qui se portent désormais garants de notre incomparable civilisation. Et, accordons-leurs qu'ils ont de quoi le prétendre: a) "in god we trust": les valeurs chrétiennes b) le dollar c) les bombes d) le pétrole e) le sens de l'appropriation. Jusque là rien de grave, puisqu'il ne font rien de moins bien que ce que la Grande Bretagne et la France en tant que grandes puissances coloniales d'avant-guerre avait effectué: béatitude du fascisme (allant jusqu'à provoquer l'accession au pouvoir des nazis en saignant l'Allemagne à blanc par le traité de Versailles) et annexion des deux tiers de la planète.

années 50: décolonisation militaire, instrumentalisation définitive et absolue de l'armement et du pétrole au plan financier.

années 60: achèvement de la recolonisation financière.

1971: abandon de l'étalon or. Le dollar est le maître suprême.

1984: premier gros crack boursier. Wall Street est rétamé. Modernisation du système financier, naissance de l'automatisation de l'argent. Les Sectes américaines telles que la scientology touchent à apogée. Elle seront supplantées par des outils comme internet. Dans le monde entier, les soixante-huitards sont rentrés chez eux et cocoonent gaiement en fumant un pétard à l'insu de leurs enfants. Ils profitent de leur bien-être matériel en goûtant les joies de la consommation débridée.

1989: mort de rire, les soviétiques se sont plantés!

Voilà, c'est fini! c'était bien, non?


Cette brève parenthèse pour envisager comment une monnaie a vampirisé les autres avant de se vampiriser elle-même (world dollar trade basis, je ne l'ai pas inventé). Et l'euro? né de l'union des restes d'une Europe en faillite (même si l'économiste n'admet pas ce terme), il demeure une monnaie virtuelle qui n'a d'égal que ses transactions fictives. La meilleure preuve est qu'il est sur le point d'avaler la quasi-totalité des ressources (ou pseudo-ressources) financières de ce pays (l'Europe).


A titre d'exemple, prenons le fonctionnement de la France, modèle leader de dégénérescence économique et politique. La moyenne d'imposition y est au-dessus de 56%, record mondial absolu (d'autant plus que la taxation, directe comme indirecte y est proportionnelle à la carence de revenu). Une balance des échanges ne reposant que sur son volet financier carrément grillé, une balance commerciale présentant un déficit extérieur comparable au PNB. Des services publics en voie de disparition, mis à part le budget consacré à l'ordre public: une gendarmerie nationale, une police nationale, une police municipale composée la plupart du temps de bandits incultes. Nous pouvons nous enorgueillir de posséder la police la plus importante du monde. Et nous la rémunérons sans broncher par le biais de nos impôts et des contraventions auxquelles nous sommes de plus en plus immanquablement soumis. Ce n'est pas grave me direz-vous, même si nous n'en avons pas forcément conscience, nous sommes tous endettés sur plusieurs générations et ne possédons rien. En France, il n'y a pas d'inflation. La preuve, c'est que le prix des légumes a plus que triplé ces dernières années (1 kg de pommes de terres en 2000: 10 cents, en 2010: 2 euros) le gaz coûte presque plus cher que l'électricité, l'huile plus que le gasoil qui à augmenté récemment de 20%.. bref tout le monde le sait, il n'y a plus d'inflation. Nous sommes en dépression-déflation! En même temps ce n'est pas grave, si les salaires n'ont pas augmenté en réalité depuis plus de quinze ans, il n'y a plus que des emplois précaires et seulement 30% de la population active travaille. Ce qui est bien aussi, c'est que comme on ne produit plus rien, il n'y a que les camions, les voitures et les centrales nucléaires qui polluent vraiment puisque nous n'avons pas le choix des énergies. Mais tout ça, on s'en fout, il y a internet, google, facebook, les fournisseurs d'accès qui sont déjà en situation de quasi monopole. Et c'est vrai que ce média offre encore des possibilité d'accès à la communication et à des prix compétitifs. Mais pour combien de temps? Que peut-on penser qu'il adviendra des entreprises qui y sont référencées? Aura-t-on longtemps le choix de consommer ailleurs que sur ce média ou de ne pas consommer?


Alors je peux sembler négatif, mais qui opposera un argument contraire à ce que j'avance et qui peut sereinement prétendre être honnête et affirmer que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles? réveillez-vous mesdames et messieurs les soixante-huitards que nos parents ne comprenaient pas: certains d'entre eux se sont battus pour le bien être et la liberté, pas le consumérisme. Et pendant que vous bouffez jusqu'à vos petits-enfants (pas tous, je sais...) nous subissons encore ce vieux fléau de fascisme si cher au XXème siècle. Si complot systémique il y a, il repose sur l'absence soigneusement entretenue d'échelle de valeur adéquate en chacun de nous qui gobons encore travail, famille et patrie! l'épanouissement, l'amour et la fraternité c'est bien aussi. Ça permet la connaissance de soi et l'échange et ce n'est pas réservé aux "idéalistes".


Alors, on peut se dire que ça ira forcément mieux demain.

On peut se dire qu'on ne voit rien, qu'on est pas encore venu nous chercher chez nous pour nous emprisonner ou nous torturer.

On peut se dire que la délinquance est sur le point d'exploser, mais que la loi nous protège.

On peut se dire que quoiqu'il en soit papa et maman nous donnerons un coup de main, qu'on peut compter sur sa femme ou son mari chéri qui comme chacun sait est infaillible.

On peut ne rien se dire du tout et s'en foutre royalement en profitant des derniers instants autant que possible.

Comme on peut se dire qu'on est au-dessus de ça (bon voyage).


En tout cas, nous pouvons tous faire quelque chose: être honnête avec soi et ne pas s'épargner, prendre pour vrai ce qui l'est est démasquer le mensonge, se connaitre soi-même et mieux connaître les autres, refuser le combat mais ne pas se cacher.


Tel peintre peint peut-être à la David, Poussin, Dali, Bosch ou autre, mais si son message est unique, il fait de l'art. Parce qu'au final il gratifie l'individu, pas l'entendement commun.


L. AUBIN



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