Art.vo 2011: réaction sur le vif

13 juin 2011

Il est une heure trente. Sous la pluie, à travers une nuit noire de nuages, je remonte patiemment la dizaine de toiles dont je n'ai rien vendu. Plus de cinq heures pour venir, trois heures pour rentrer. Coût 500 euros à la louche. Et pas un chapeau de vendu. Aucun contact « professionnel » à priori

Je range un peu. Au lit.

Moment divin, réveil en douceur après une bonne nuit. C'est mon second café et je fais signe sur internet à deux ou trois des exposants dont la démarche m'a semblé vraie, vivante (celles qui y ont une visibilité).

C'est vrai, il y avait un groupe hétérogène de personnes qui, pour la plupart peignait comme un art. Mais qu'est-ce qu'un art qui s'expose à la pesanteur d'obligations de résultats? Je n'ai pratiquement pas ressenti le plaisir de créer durant ces trois jours, si ce n'est de la part des organisateurs. Quand trois gamins à moitiés défoncés m'ont demandé ce qui se passait sous le chapiteau et où se trouvait le bistrot, je les ai lâché dans la foire une peu morose. En leur disant de prendre le temps de regarder. Les deux les moins atteints l'ont fait. Très vite, mais avec intérêt. Quel merveille que de voir le petit siroco perturber un peu l'ordre inconsciemment établi dans l'assistance passive. Je n'ai rien vendu, mais je m'y attendais. Je n'ai au aucun contact de type institutionnel, mais je les laisse aux institutionnels. J'ai vu des enfants émerveillés et le regard interrogateur et heureux, l'œil vrai des « petits » et des plus grands qui ont daigné le promener. Ils savent qu'il n'y a pas d'imaginaire et de réel, mais de la vie et du plaisir. Ce n'est déjà pas mal.

Voici donc ce que j'en retire: que ceci serve à garder le contact et échanger les éventuelles opportunités de se montrer et de se rencontrer. Pas besoin d'y croire ou pas, mais de garder à l'esprit ce petit événement avec ses aléas.